lundi 8 octobre 2012

Exposition Les Racines du Ciel - intermezzo 2

HÊTRE

 

Coupant mon chemin de nomade, perpendiculaire, est un hêtre. Immobile dans la caravane des nuages, dans le manège des saisons. Immobile mais frémissant au moindre soupir des vents. Immobile mais pas comme le caillou sourd et aveugle, le caillou plus mort que les morts, qui reste froid même au cœur de l'été.
Car le hêtre dans son geste immense lie la terre, où s'enfoncent ses griffes, au ciel où sa cime, telle une flèche, se fiche.
Il n'a et n'aura jamais que ce geste unique à accomplir.
ou plutôt :
il est tout entier dans ce geste.
ou mieux encore :
il n’est que ce geste unique qu'il étend et complique, enlumine lentement dans le temps.
Le hêtre a croisé mon chemin, ouvrant, dans un carrefour vertical, deux voies qui ne sont pas pour moi
Car, voyageur inconstant, je ne peux que continuer ma trajectoire horizontale, que caresser, effleurer, frôler les surfaces.

Jean-François Sterell, fragments.

Ecrivain, chroniqueur, holmésien et grand connaisseur d'Arsène lupin ( il a notamment publié deux nouvelles dans LES NOMBREUSES VIES D'ARSENE LUPIN et ARSENE LUPIN, UNE VIE, édités par les éditions Les moutons électriques).

http://jfsterell.blogspot.fr/

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Merci à vous pour avoir partagé avec moi ce fragment.

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